Quel est l’organisme qui s’occupe du bassin versant de votre région ?? Pour moi, qui vis en Ontario là où Saugechewigewonk (la rivière Trent) se jette dans Kenhtè:ke (la baie de Quinte), il y en a deux : l’office de protection de la « Lower Trent », et celui de la « Quinte » (liens en anglais). Peu importe où vous vivez, il y a probablement au moins un groupe à but non lucratif, qu’il soit communautaire ou imposé par le gouvernement, qui veille à cette gouvernance.
Maintenant, une question plus difficile : Dans votre province ou territoire, existe-t-il un groupe qui rassemble tous ces organismes de bassins versants ? Où je vis, c’est Conservation Ontario (en anglais) qui représente les 36 offices de protection de la nature de la province (voir dans le tableau qui suit toute la diversité des groupes au pays).
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Au Québec, le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) crée et coordonne des programmes et des services pour ses 40 organismes de bassins versants. Les membres bénéficient grandement de son aide, et particulièrement de l’expertise de Sébastien Cottinet, coordonnateur mobilisation / politiques publiques. À l’automne dernier, j’ai discuté avec Sébastien du modèle unique du ROBVQ, qui utilise une approche décentralisée afin de proposer quatre communautés de pratique (CdP) à ses membres : « Mobilisation, concertation et communication »; « Expertise technique et analyses »; « Aménagement et réglementation »; et « Administration et gestion ». Chaque CdP possède une structure définie, mais ce qui s’y passe reste fluide, ce qui favorise la résilience.
Les « Agoras » : un cycle annuel
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Afin de structurer le travail des CdP, le ROBVQ suit un cycle de réunions annuelles. À l’automne, le cycle commence et se termine avec la Grande Agora (2022, 2023), une table ronde en personne inspirée d’un modèle de la Grèce antique où les participant·e·s se rassemblent pour échanger des idées et former de nouvelles opinions. Cet événement est suivi de trois réunions virtuelles : une Agora récapitulative au Nouvel An pour passer en revue ce qui s’est passé à l’automne ; une Agora inaugurale au printemps pour proposer de nouvelles idées ; et une Agora préparatoire à la fin de l’été pour planifier la Grande Agora.
D’où sont parties les Agoras ? La nécessité de cette formule s’est révélée avec la réalisation que la structure de l’assemblée générale annuelle (le « Rendez-vous des OBV ») était trop rigide pour les organismes de bassins versants et leurs partenaires. Les présentations thématiques et ateliers techniques étaient réglés au quart de tour, sans laisser assez de temps pour jaser. De plus, les CdP agissaient indépendamment les unes des autres et n’avaient pas la possibilité d’interagir.
Comment fonctionnent les Agoras ? Le ROBVQ décide de la date et du lieu des Agoras, mais les participant·e·s choisissent les sujets. À la Grande Agora, on tire profit du fait d’être là en personne pour explorer, réfléchir et s’entraîner avec les outils d’animation pendant les réunions informelles de type café-rencontre. En outre, les chantiers (les équipes de projet, voir ci-dessous) de chaque CdP présentent et testent leurs idées. Il y a quelque chose de sain à cette responsabilisation entre pairs puisque l’on s’oblige à mener un travail précis tout au long du cycle annuel.
Qu’est-ce qu’un chantier ? Dans ce contexte, il s’agit d’une équipe de projet d’une CdP qui est circonscrite dans le temps et dont les membres suivent un flux de travail pour aboutir à de nouveaux outils, processus, références ou approches. C’est dans les chantiers que le travail se fait ; ce sont des incubateurs en équipe motivants axés sur l’amélioration des pratiques exemplaires par l’expérimentation et la validation des pairs.
Par exemple, chaque organisme de bassin versant au Québec est responsable de la mise en œuvre d’un plan directeur de l’eau. Dans la CdP « Mobilisation, concertation et communication », les participant·e·s au chantier des communications ont cocréé un tableau analysant tous les outils qu’elles et ils utilisent pour mobiliser les intervenant·e·s en ce qui a trait aux plans directeurs de l’eau. Elles et ils ont mis leurs connaissances en commun pour peser le pour et le contre de chaque outil. Même si ce tableau a été considérablement chronophage à monter, il s’avère une ressource indispensable qui leur fait gagner du temps à long terme.
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Enfin, ce modèle (c.-à-d. les chantiers intégrés aux CdP qui se réunissent à leur tour durant les Agoras) aide à souder les gens. Les plus jeunes peuvent saisir des occasions de leadership, et profiter du savoir des retraité·e·s qui sont aussi les bienvenu·e·s. Aussi, ai-je mentionné tout le plaisir qu’on peut avoir à la Grande Agora ? On en repart complètement brûlé·e·s, après une journée bien remplie à planifier et à participer. Sans oublier le fait que l’on peut faire le tour et essayer les nouvelles CdP en personne, pour une expérience toujours neuve et excitante !
Le ROBVQ pique votre curiosité ?? Pour en savoir plus, communiquez avec Sébastien !